CHAHINE Edgar (1874-1947)
Edgar Chahine est un peintre et graveur français d’origine arménienne, né le 31 octobre 1874 à Vienne (Autriche) et mort le 18 mars 1947 à Paris.
Etudes
Edgar Chahine entame ses études à Constantinople où son père est un des directeurs de la banque ottomane. Il a pour professeur le peintre Milkon Tiratzuyan qui lui conseille de poursuivre sa formation artistique en Italie. En 1892, il est élève à Venise d’un lycée tenu par les frères mékhitaristes. Il suit dans le même temps les cours du peintre Antonio Paoletti (1834-1912) et du sculpteur Antonio Dal Zotto (1841-1918) à l’Académie des beaux-arts.
Paris
Il s’installe définitivement à Paris en 1895. Il s’inscrit à l’Académie Julian, puis il expose au Salon des artistes français de 1896 à 1899, notamment la série La Vie lamentable, tableaux mettant en scène des déshérités. Dès 1897, sa gravure Étude de gueux, exposée à la galerie de la Bodinière est remarquée par le critique Loÿs Delteil et le marchand d’estampes Edmond Sagot. En 1900, ses gravures lui valent une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris. En 1903, une autre médaille lui est attribuée à la Biennale de Venise, manifestation qui lui rendra un hommage rétrospectif en 1924. Il est naturalisé français en 1925 et décoré de la Légion d’honneur en 1932.
Il laisse une œuvre forte de 450 gravures, 430 illustrations et 300 peintures, pastels et dessins.
La Gravure
C’est par la gravure que Chahine connait le succès. Fasciné par les multiples possibilités de l’eau-forte, où il peut exprimer à la fois son talent de peintre et de sculpteur, il suit les cours d’Eugène Delatre et expose à la Galerie de la Bodinière, où il rencontre un succès critique important.
L’éditeur Edmond Sagot commence alors à diffuser son œuvre et la qualité de son œuvre est célébrée par une Médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900. Edgar Chahine expose à Venise ( médaille d’or à la biennale de 1903) et délaisse peu à peu la peinture à l’huile pour se consacrer à son œuvre gravé, au pastel ainsi qu’à l’illustration de livres.
Edgar Chahine illustre notamment Anatole France, qui le soutient dans son action en faveur de l’indépendance arménienne. Il consacre une part importante de son œuvre à Venise, ville où il revient toujours dans les temps de malheur ( mort de sa fiancée en 1906) et de bonheur ( voyage de noces en 1921). Ses sujets de prédilection s’orientent autour de la ville, dont il décrit les habitants, aussi bien les petites gens que les grandes coquettes, les élégantes et la fête foraine.