Demarteau Gilles (1722-1776)
Gilles Demarteau, né à Liège le 19 janvier 1722 et mort à Paris le 31 juillet 1776, est un graveur liégeois. Il a marqué le XVIIIème siècle français par des estampes particulièrement appréciées.
Issu d’une famille de maîtres armuriers liégeois, Gilles Demarteau bénéficie de l’enseignement de Jean-Baptiste Coclers (Maastricht, 1696 – Liège, 1772). Il monte à Paris, y rejoint son frère orfèvre (c.c 1740) et il se lie à Jean-Honoré Fragonard, Carle van Loo et surtout François Boucher dont il devient l’ami.
Demarteau entre à la Monnaie de Paris en 1762, en qualité de graveur-ciseleur juré. À côté de cet emploi au service du roi, Demarteau développe une production propre comme graveur d’estampes (1751-1776). Il crée un procédé amélioré de gravure polychrome en manière de crayon emprunté à Jean-Charles François pour lequel il travaillait. La technique qu’il a mise au point lui assure renommée et reconnaissance : appelée « la gravure en manière de crayon », elle consiste, au moyen d’outils spéciaux (dont la roulette), à produire des fac-simile de crayon qui ont l’apparence exacte de l’original. Plus de 700 estampes sont réalisées d’après Boucher, J.-B. Huet, Watteau, Cochin, etc. ; de nombreux recueils sont réalisés. Son nouveau procédé est disputé par divers graveurs (Louis-Marin Bonnet, André Basset dit le jeune et encore Jacques Gautier d’Agoty), mais sa maîtrise de la technique et une lettre du chevalier Jacques de Heusy (1719-1796) lui rendent justice.
Il est agréé par l’Académie en 1766 et montre neuf gravures au Salon de 1767, puis est présent en 1768, 1773 et 1775 à ce même salon. Devenu membre le 2 septembre 1769 de l’Académie, il est pourvu d’une pension de 600 livres et logé au palais du Louvre en qualité de graveur du roi.
Il grave de nombreux portraits d’après François Boucher, Jean-Baptiste Huet, Watteau, Fragonard ou encore Greuze, ainsi que des motifs floraux d’après Louis Tessier.
En 1770, il est nommé graveur des dessins du Cabinet du roi.
Son neveu, Gilles Antoine Demarteau dit le Jeune (1756-1802), graveur, reprend son atelier et son échoppe ; à sa mort, l’ensemble des dessins que possédait son oncle fut vendu aux enchères.