CHAUVEAU François (Paris, 1613-Paris, 1676)
François Chauveau commençe à produire ses ouvrages avant l’âge de seize ans. Il s’essaye en ce temps à graver sur bois, mais il abandonne cette gravure pour celle au burin sur le cuivre. Sa réputation s’établit de jour en jour. Il s’adonne à composer et à dessiner des sujets pour ceux dont l’imagination était bornée. Ce qui apparemment l’engage de graver à l’eau-forte, parce que la lenteur du burin ne convient pas à la vivacité de son génie et à tous les ouvrages qu’il entreprend. Il fait sa principale occupation de cette gravure, car quelquefois il peint pour son plaisir. On doit ajouter d’après les mémoires du jeune Brienne (édit. Bonnefon, t. 3 (1919), p. 119), que Chauveau à l’occasion se mêle du commerce des estampes.
Reçu académicien et élu conseiller le 14 avril 1663, François Chauveau continue à travailler avec acharnement jusqu’à sa mort, survenue le 3 février 1676, huit jours avant celle de sa femme. Les deux époux sont inhumés à Saint-Côme.
L’oeuvre gravé de François Chauveau est considérable. En dehors des quatorze cents pièces ou environ dessinées par lui et interprétées par Nicolas Cochin, P. Richer, J. Le Pautre, J. Boulanger, N. Regnesson, L. Simonneau, Daret, et autres graveurs, qu’il est contraint de faire travailler, ne pouvant tout faire lui-même, il compte 1.613 numéros. Sur ces numéros, plus de 1.200 appartiennent à des illustrations.
C’est aux ouvrages de Chauveau, n’en doutons point, que pense Furetière en signalant « tant de figures, tant de combats, de temples et de navires qui ne servent de rien qu’à faire acheter plus cher les livres ». Contrairement à l’avis de Furetière, les illustrations ont au moins un intérêt assuré et un intérêt capital. Car, grâce à elles on peut suivre, souvent année par année, les changements et les transformations du goût et de l’esthétique à travers les modifications de tout ordre montrées par les ouvrages d’un même artiste. C’est précisément ce qui fait la valeur des illustrations de Chauveau, en dépit d’une hâte un peu trop apparente ou d’une facilité qui avoisine parfois la négligence. (D’après Inventaire du Fonds Français, Graveurs du 17ème siècle)