Le Charivari au 19ème siècle
Le Charivari est un journal français et le premier quotidien illustré satirique au monde.
Second journal satirique fondé par Charles Philipon (1800-1862), qui en conçoit l’idée en prison, Le Charivari a été créé afin de contourner les poursuites du pouvoir en place contre le journal La Caricature. Le terme « charivari » désigne en effet le « bruit confus de huées, de sifflets, de casseroles et d’autres objets que l’on fait (…) à certaines personnes dont on désapprouve la conduite » (Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle).
Réunissant presque la même équipe de journalistes et de dessinateurs, Le Charivari connaît les mêmes déboires que La Caricature et doit infléchir à partir de 1836 sa ligne éditoriale pour ne pas connaître la même fin. La caricature politique, immortalisée par le motif de la poire (dérivée du visage de Louis-Philippe), cède ainsi la place à la caricature « de moeurs », comme on disait alors, ce qui permet au journal de poursuivre une longue carrière.
Il parait de 1832 à 1937. Fondé le 1er décembre 1832 par Charles Philipon comme un journal d’opposition républicaine à la monarchie de Juillet, le journal satirique s’affirme au cours de sa longue histoire tantôt radical, conservateur, républicain ou encore anti-clérical. Ses auteurs les plus notables furent notamment Taxile Delord (1815-1877) ou encore Agénor Altaroche (1811-1884) et ses caricaturistes les plus marquants furent entre autres Philipon, Nadar, Gustave Doré, Henri Rochefort, Cham et Honoré Daumier (1808-1879). En baisse d’audience, le journal disparaît en 1937, peu de temps après avoir été l’un des périodiques ayant participé à une campagne de calomnie contre Roger Salengro (1890-1936).
Les lois de censure de septembre 1835, faisant suite aux grèves, aux émeutes de 1833 et 1834 et à l’attentat de Giuseppe Fieschi (1790-1836), condamnent plusieurs journaux dont La Gazette, La Quotidienne, La Tribune, Le Réformateur et Le Charivari, qui est astreint à un cautionnement de 100 000 francs et doit soumettre ses dessins à l’examen de la censure.
Armand Dutacq, directeur-fondateur du journal Le Siècle, rachète Le Droit et Le Charivari. Ces lois entraînent de lourdes peines d’emprisonnement et de fortes amendes pour les gérants des journaux.